Les 5 plus belles rizières sur le continent asiatique.

Paysage culturel des rizières en terrasse des Hani de Honghe 

Où ? Situées en Chine, à Yuanyang, dans le sud du Yunnan, sur les pentes escarpées du mont Ailao, ces extraordinaires rizières irriguées en terrasses sont l’oeuvre du peuple Hani depuis plus de 1 300 ans. Cette ethnie a mis  en place un système d’agriculture intégré associant l’élevage et la production du riz rouge. Eparpillés entre 82 villages, installés entre les forêts des sommets et les terrasses, ils ont élaboré un système de gestion de la terre particulièrement durable qui témoigne d’une extraordinaire harmonie eux-mêmes et leur environnement, que ce soit sur le plan écologique comme d’un point de vue visuel.

Quand ? Février/mars sont les mois les plus indiqués,  les villageois procédant alors à la mise en eau des rizières pour préparer le labour. Les champs forment alors de véritables miroirs dans lesquels les rayons de soleil viennent se refléter. Les couleurs y sont justes extraordinaires. A partir de mai, le riz pousse, les parcelles vont passer du vert au jaune. En septembre, le riz arrivant à maturité, couvre les collines de couleurs dorées. C’est la période de la récolte.

Astuce pour les photographes : Duoyishu, située à une cinquantaine de minutes de route de Yuanyang, serait le meilleur endroit pour les photos sur les terrasses au lever du soleil.

les rizières en terrasses des cordillères des philippines 

Où ? Les Philippines, situées dans l’océan pacifique, à l’Est de la Malaisie, sont constituées de 7 107 îles. C’est tout au Nord, sur l’île principale de Luzon, que vous pourrez découvrir les superbes rizières en terrasse de la cordillère des Philippines. Fruit du labeur de la minorité ethnique Ifugao, vivant depuis des milliers d’années dans ces montagnes, elles incarneraient l’accord parfait d’un environnement physique, socioculturel, économique, religieux et politique. Elles s’étendent, sur quatre municipalités, en cinq groupes distincts :

  • les rizières de Nagacadan à Kiangan disposées en deux rangées ascendantes de terrasses
  • les rizières de Hungduan en forme de toile d’araignée
  • les rizières centrales de Mayoyao avec ses maisons et greniers traditionnels
  • les rizières de Bangaan à Banaue et son village traditionnel Ifugao en fond de paysage
  • les rizières de Batad, toujours sur la municipalité de Banaue, en forme d’amphithéâtre et ses villages en contrebas.

Quand ? La période propice pour la visite, selon Monde authentique, est située entre février et mai alors que les Ifugaos travaillent dans leurs champs, verdoyants.

D’octobre à décembre, les rizières sont inondées. Les jeux de lumière sur les parcelles sont donc magnifiques.

De juillet à mi-octobre, les fortes pluies rendent les déplacements dangereux.

Astuces : A Banaue, les rizières sont plantées en mars et la récolte a lieu en août – A Batad, il y a 2 récoltes en juin et décembre ; les rizières sont plantées en février et août.

Les rizières en toile d’araignée de Cancar en Indonésie

 

Où ? Situées sur l’île de Florès, deux îles à l’est de Bali, en Indonésie, ces rizières à Bali offrent un panorama unique au monde par leur forme en toile d’araignée : les lingkos. Elles sont localisées précisément à Cancar, à une vingtaine de kilomètres de la ville de Ruteng à l’ouest de l’île. Cette partie de l’île est habitée par le peuple Manggarai. Leur tradition veut que la terre soit équitablement partagée pour l’irrigation de leur terrain. Elle est ainsi parcellisée à partir de son centre, correspondant au point le plus irrigué.

Quand ? La saison des pluies commence vers fin octobre et se termine en avril-mai. Les rizières doivent être vertes en Juin/Juillet.

Astuce : L’île de Flores est connue pour ses dragons de Komodo.

La Bai d’Halong terrestre

 
Où ? A environ 100 km au sud de Hanoi, au Nord du Vietnam se trouve le site naturel de Trang An, inscrit au Patrimoine mondial de l’UNESCO depuis 2014. Situé sur la rivière méridionale du delta du fleuve Rouge, dans le Nord-Ouest de la province de Ninh Binh, ce complexe paysager et historique se divise en trois zones protégées  :
  • la zone d’écotourisme de Trang An, entourée par la chaîne de montagnes de Thành Tri Thiên Tao et son relief karstique époustouflant surnommé la baie d’Halong terrestre
  • la zone touristique de Tam Coc-Bich Dong et son réseau de 3 grottes sculptées par la rivière Ngo Dong, traversant les rizières
  • l’ancienne Citadelle de Hoa Lu
Quand ? La meilleure saison va d’avril à octobre, avec une préférence pour les mois de juin (début) et octobre quand le riz est mûr et jaune.

Astuces : Si vous aimez les lotus, c’est en juin qu’ils parfument la baie.

la vallée de Bac Son, un site rare

Où ? Bac Son est un district rural de la province de Lang Son dans la région nord-est du Vietnam, à 160 km au nord-est de Hanoi, anciennement Extrème Tonkin. Situé à 18 kilomètres de la frontière chinoise, ce site est traversé par la Rivière Ky Cung et culminé par les collines karstiques que l’on retrouve à Nin Bihn. L’ethnie Tay, présente depuis des millénaires sur ce territoire,  pratique la culture du riz sur rizières sèches comme sur rizières inondées.

Quand ? Les récoltes  ont lieu en Juin, Juillet et fin de Novembre, ce seront donc les périodes propices pour visiter ce site enchanteur.

Astuce : C’est en randonnant jusqu’à la station de téléphone sur le sommet de la montagne  Malay que vous pourrez admirer ce panorama à couper le souffle sur la rizière au Vietnam.

Maintenant que vous avez admiré ces paysages, les plus curieux se demanderont probablement pourquoi l’Asie uniquement dans ce choix, pourquoi peut-on croiser autant de rizières et d’agriculteurs et pourquoi ces dates pour voyager dans ces contrées ?

Pour cela il faut comprendre le riz et sa culture. Un peu de culture  :`)

Le riz en botanique

Le riz est une céréale de la famille des Poaceae, appelée communément graminée. C’est une plante annuelle, cultivée dans les régions tropicales, subtropicales et tempérées chaudes pour en récolter son caryopse. Je sais,  c’est un peu savant, mais cela signifie tout simplement le grain. L’intérêt de ce caryopse est sa richesse en amidon. Saviez-vous que la plante, en elle-même, peut atteindre la hauteur de 5 mètres pour certaines espèces ! Etonnant non !

Et je n’ai pas fini de vous étonner. En effet, lorsque nous, occidentaux, pensons riz, nous voyons le grain superbement blanc qui nous est servi dans nos assiettes et dont je ne citerai pas de marque. (On pensera quand même à …  :`) Mais le riz englobe en fait l’ensemble des plantes du genre Oryza dont deux espèces cultigènes (oui, oui, je vous donne la définition : “délibérément altérée ou sélectionnée par l’homme”) sont cultivées dans des rizières:

  • Oryza sativa L., communément appelé « riz asiatique »
  • Coryza glaberrima L., « riz ouest-africain » ou « riz de Casamance ».

Croyez-moi si vous le voulez, mais ces deux espèces se déclinent en plusieurs milliers de variétés créées par l’Homme au cours du temps. Et oui !

Si vous voyagez, souvent ou moins souvent, vous passerez très probablement à côté de plantations de riz, parfois sans le savoir. Pourquoi ?

Le riz dans l’économie

En fait, le riz est d’une importance capitale pour la subsistance de millions d’êtres humains sur notre planète. C’est pour cette raison que vous croiserez très probablement des riziculteurs, un jour, lors d’un de vos voyages. En effet, selon le Département Américain de l’Agriculture (U.S Department of Agriculture), en 2020/2021, c’est la 3ème céréale la plus produite au monde après le maïs et le blé. Sa production s’élève à 494.6 millions de tonnes pour cette période.

Saviez-vous que le riz constitue LA source d’apport calorique essentielle pour près de la moitié de la population de la planète. Il joue donc un rôle crucial en matière de sécurité alimentaire dans de nombreux pays. En 2020, 90 % de la production mondiale de riz provient d’Asie bien que le riz soit cultivé sur tous les continents. La quasi totalité du riz produit est consommée dans le pays même. La carte de Philippe Rekacewicz, tirée de l’article du blog de Monde Diplomatique  « L’Afrique, le riz et le marché mondial » (2020), l’illustre parfaitement.

La Chine produit à elle seule 30 % de la quantité de riz mondiale. Avec sa population de 1 376 millions d’habitants, elle en est également le plus grand consommateur. L’Inde compte parmi les plus grands exportateurs asiatiques avec près de 7 millions de tonnes exportées en 2012. En Asie du Sud-Est, la Thaïlande et le Vietnam en sont les principaux exportateurs, totalisant la moitié des ventes mondiales à eux deux. L’Indonésie, le Bengladesh, le Népal, le Pakistan, le Myanmar, les Philippines et même la République de Corée  sont également des producteurs asiatiques sans oublier le Japon.

Sur le continent africain, c’est historiquement l’Egypte qui était le plus grand producteur. Le Nigéria est également un pays africain qui compte pour la production de riz ainsi que le Mali pour deux types de riz mais nombreux sont les pays africains à le cultiver.

En Europe, vous remarquerez que certaines régions cultivent le riz. En France, on connait particulièrement la région de la Camargue, mais la plaine du Pô en Italie est aussi une zone très propice à sa culture.

Sur le continent américain, les Etats-Unis comprennent principalement six états producteurs de riz.  L’Arkansas, la Californie, la Louisiane représentent à eux trois 80 % de cette production. Le Mississippi, le Texas et le Missouri produisent donc les 20 % restants. 50 % de la production américaine est exportée dont 70 % au Canada. Vous remarquerez que le Brésil figure en première place des producteurs d’Amérique du Sud.

Vous l’aurez compris : en terme de voyages à la découverte de rizières, la planète entière, ou presque, vous est ouverte. Il ne reste plus qu’à décider quand le moment est le plus propice. En effet, comment savoir à quel moment visiter des pays pour y rencontrer les agriculteurs dans leur champs ou pour prendre de magnifiques photos de rizières ?

 

A savoir pour voyager dans les rizières

Que cela soit une balade en couple, en famille où avec des enfants, cela nécessite en fait de se poser deux questions essentielles :

– La première est  celle de la période de culture du riz. Quand l’agriculteur sera-t-il présent dans son champ ? Quand ai-je le plus de chance d’admirer des rizières toutes vertes ou toutes jaunes ? Pour y répondre, c’est simple, cela dépend des conditions climatiques propices à sa culture ?

– La seconde question est celle du type de rizières que vous voulez admirer. En effet, lorsque nous évoquons les rizières, nous avons souvent en tête l’exemple du paysan penché dans son champ pour repiquer ou récolter son riz, les pieds dans l’eau. Mais savez-vous qu’il existe plusieurs types de rizicultures et plusieurs types de sols – et donc de paysages –  dans lesquels  vous aurez la chance de rencontrer les agriculteurs.

Conditions climatiques

Pour pousser, le riz a besoin de lumière, de chaleur et d’énormément d’eau. C’est la raison pour laquelle 90 % du riz provient des pays où les moussons interviennent. Ces vents touchent plus particulièrement la région de l’Océan Indien et l’Asie du Sud.  Pendant six mois de l’année, ils vont souffler de la mer vers les terres, apportant alors des inondations. C’est la mousson d’été. Elles touchent surtout l’Inde, la Chine, la Birmanie, la Thaïlande, les Philippines. Mais des phénomènes de mousson se retrouvent aussi dans certaines régions d’Afrique subsaharienne, en Amérique du Sud, voire en Amérique du Nord.

Ainsi, de juin à fin septembre, une grande partie de l’Asie du Sud-Est, de la Chine du Sud et de l’Inde subissent ces vents, dans ces zones tropicales.

Les conditions climatiques varient cependant de façon conséquente d’un pays à un autre. Pour savoir quelle est la période la plus sûre pour vos déplacements, vous pouvez consulter le site Quand partir.

Après les préoccupations climatiques, abordons maintenant les techniques que mettent en oeuvre les riziculteurs pour pouvoir subvenir à leurs besoins et le type de terrain sur lequel ils opèrent. Vous pourrez ainsi mieux comprendre comment et pourquoi ils travaillent plutôt en zones plates ou en montagne sur des terrasses, par exemple.

La culture du riz et ses différents paysages 

Des spectaculaires rizières en terrasse de Chine, des Philippines, de Bali en passant par les rizières de plaines du delta du Mékong ou celles des mangroves du Bangladesh, les cultivateurs font face à des prouesses d’ingéniosité, de techniques différentes et à un courage parfois exemplaire pour cultiver leurs champs.

Il existe en fait deux grands types de riziculture, répondant chacun à des techniques et à des terrains différents.

La riziculture aquatique

Dans cette culture, le riz est recouvert par l’eau une partie de l’année, d’où les superbes paysages de parcelles et leurs miroirs d’eau. Elle représente 88 % des surfaces cultivées dans le monde.

Quatre méthodes sont utilisées :

1 – la plus courante est celle de la riziculture irriguée où la terre aplanie va recevoir le même niveau d’eau sur toute sa surface. Des diguettes, des canaux de distribution et un système d’évacuation permettent aux paysans de maîtriser les apports d’eau dans leurs casiers de terrain pour obtenir la croissance de la plante. Dans ces rizières, en général, le riz est repiqué manuellement.

Vous trouvez ces paysages aussi bien en terrain de plaine qu’en montagne avec les terrasses. La Chine et le nord des Philippines pratiquent l’irrigation. Ces deux pays offrent des paysages de rizières en terrasse datant de plus de deux mille ans, classés patrimoine mondial de l’Unesco, comme vous le verrez plus bas.

2 – la riziculture inondée, au contraire, l’eau n’est pas maîtrisée par l’homme. Les parcelles de champs sont également entourées de diguettes, mais ne disposent pas de système d’irrigation. La submersion des champs dépend alors uniquement de la pluviométrie ou du ruissellement de l’eau provenant de bassins à proximité. Le riz est cultivé sur un sol piétiné.

Cette technique est très présente en Asie du Sud et du Sud-Est, représentant 23 % des superficies mondiales. Les paysages rencontrés pourront être aussi bien des terrasses que des plaines de montagnes.

3 – la riziculture de submersion profonde, appelée aussi « riz flottant ». Ici, l’eau provient de la crue des rivières, des lacs ou de l’effet des marées près des embouchures de deltas. Les rizières peuvent être inondées jusqu’à 5 mètres de hauteur ! Ici le riz est semé à la volée dans des champs rarement bordés de petites digues. Ces cultures ne permettent pas un haut rendement ; elles ne représentent que 10 % des superficies cultivées.

On peut en admirer en Asie du Sud, notamment au Bangladesh ainsi qu’en Asie du Sud-Est plus particulièrement en Thaïlande centrale, au Cambodge ou à Sumatra. Mais aussi en Afrique de l’Ouest, en Amérique du Sud et en Europe (Delta du Pô en Italie, de l’Ebre en Espagne, en Camargue).

4 – la riziculture de mangrove. Elle est présente dans des plaines côtières couvertes de mangrove, soumises à l’influence des marées. En saison des pluies, les agriculteurs dessalent leurs rizières avec de l’eau douce, puis installent le riz qui est alors protégé de l’eau salée par des digues. Cette riziculture est peu pratiquée mais on peut la rencontrer en Asie, notamment au Bangladesh, en Afrique en Guinée, Guinée-Bissau et au Sénégal), à Madagascar dans le delta de la Tsiribihina, en Amérique du Sud au Surinam.

La riziculture pluviale

Ici le riz n’est pas submergé dans l’eau, mais cultivé comme d’autres céréales et alimenté par les pluies et/ou la nappe phréatique. Le riz est ici semé par les agriculteurs. Cette culture ne représente que 12 % de la surface récoltée au monde.

Elle est présente au Brésil par exemple au sud du pays, dans la région du Rio Grande do Sul. Madagascar et l’ Inde utilisent également cette technique de culture ainsi que certaines zones d’Asie du Sud-Est, principalement sur les rives des fleuves lorsque les eaux se retirent, à la fin de la saison des pluies. On peut aussi apercevoir des champs en Afrique et dans certains pays latino-américains.

Maintenant vous pourrez certainement mieux comprendre les différents paysages que vous avez déjà traversés ou que vous pourrez visiter. S’intéresser aux méthodes de culture des populations locales, c’est, vous l’avez compris, s’intéresser à leur préoccupation principale : se nourrir.

A retenir !

Aussi, d’un point de vue général, selon la destination, ses conditions climatiques et la topographie, les paysages de rizières seront  plus ou moins spectaculaires selon la saison que vous choisirez pour votre voyage. Par ailleurs, suivant le pays ou la région du pays que vous visitez, les récoltes de riz peuvent aller de 1 à 3 ; dans ce dernier cas, vous aurez d’autant plus de chance de tomber au bon moment !!

Les meilleures périodes seront celles :

– du repiquage dans les rizières inondées juste à la fin de la période des pluies  pour admirer les paysages de miroirs ; attention les yeux,

– de la fertilisation du riz dans les champs, période où le riz a déjà poussé et où vous pourrez contempler des parcelles colorées

– la période juste avant la récolte ; les rizières sont alors d’un jaune éclatant et vous aurez  même peut-être l’occasion de voir les agriculteurs en action.

Notons cependant qu’avec les changements climatiques actuels, les cultures deviennent parfois très difficiles pour les populations locales. Il n’est donc jamais sûr à 100 % de tomber à la bonne période et sur les paysages que l’on aurait souhaité voir, comme sur les photos ci-dessus.

Le plus essentiel : respectez ces lieux, ces populations !

Enjoy ! @Binavibe